Terraso : le SimCity du monde réel

A photograph of two women with baskets on their backs standing on a hill. Their backs are to the camera and they are looking out over farming fields that have been built into the sides of steep, rolling hills.

Publication originale sur techmatters.org

Imaginez si nous pouvions aider les communautés à comprendre l’impact du statu quo dans vingt ans. Que se passerait-il si la situation actuelle pour une communauté ainsi que les tendances économiques et climatiques se poursuivaient ? Et si nous pouvions aider les communautés à réfléchir aux conséquences ? Que se passerait-il si les mauvaises politiques d’utilisation des terres étaient réduites de 20 % ? Et si nous investissions davantage dans l’agriculture régénératrice ? Et si nous protégions le bassin hydrographique de notre ville et préservions nos forêts pour la vie sauvage afin de ne plus avoir à investir dans des usines de traitement des eaux ?

Voilà l’idée sous-jacente à Terraso, le nouveau projet de Tech Matters. En tant que partenaire technologique, nous soutenons une audacieuse initiative baptisée « Mille paysages pour 1 milliard de personnes ». Si les actions et programmes menés à l’échelle mondiale et nationale sont primordiales, un énorme fossé doit être comblé sur le plan local. C’est à ce niveau que la plupart des décisions prises affectent les habitants, l’alimentation et la planète. Ces paysages concrets et complexes, avec de nombreuses problématiques et des intérêts divergents, doivent être pris en considération afin de bâtir une économie plus durable à l’avenir.  

Si notre travail s’inspire d’un jeu, il s’agit bien plus que d’actionner de simples boutons. Nous développerons des outils qui permettent aux communautés d’accéder bien plus facilement à des informations essentielles ainsi qu’à des simulations. Nous soutiendrons les décisions prises par les communautés. Plutôt que de retenir ou de privatiser les données collectées concernant une région, nous garantirons leur disponibilité pour ses habitants. Enfin, une fois qu’une communauté définit ses principales priorités, nous l’accompagnerons progressivement dans la recherche de financement auprès d’investisseurs ordinaires, d’investisseurs responsables, de banques, de banques de développement, de fondations et de gouvernements.

Nous avons passé la majeure partie de l’année dernière à échanger avec des responsables locaux à travers la planète concernant la façon dont la Silicon Valley pouvait les aider si elle se souciait vraiment de sa vallée, de sa région et de ses écosystèmes. Leurs réponses étaient sans équivoque :

  • Ils voulaient des solutions logicielles reposant sur les technologies existantes, c’est-à-dire une grande majorité (plus de 95 %) de téléphones Android avec de faibles connexions de données.
  • Ils voulaient des données locales. Assez étonnamment, ces derniers ne disposent généralement pas de données sur leurs propres environnements, celles-ci étant souvent traitées par des tiers. Nous avons alors appris le terme « colonialisme des données ».
  • Ils voulaient des cartes. Pas de postes de travail destinés à des spécialistes, mais des cartes utilisables par tous. Des cartes papier de quatre mètres par six de leur région pouvant être transportées d’un centre à un autre.
  • Ils voulaient communiquer avec tout le monde. Une communication bidirectionnelle avec les petits exploitants agricoles. Ils souhaitaient expliquer au reste du monde pourquoi il fallait payer davantage pour leurs produits, visiter leurs sites touristiques et investir dans leurs communautés.
  • Ils voulaient un financement. Tous les types de financement sont nécessaires, de subventions pour la mise en œuvre des processus à des prêts pour une économie plus durable, en passant par des participations au capital dans le cadre d’opportunités commerciales.      

En 2021, nous collaborerons avec nos partenaires dans le cadre de l’initiative des mille paysages afin de répondre à ces besoins : CommonlandConservation International, EcoAgriculture Partners, la Rainforest Alliance, le Programme des Nations Unies pour le développement et le WWF Landscape Finance Lab. Nous développerons la plateforme numérique Terraso afin d’offrir toutes ces fonctionnalités aux responsables paysagers locaux à travers la planète, qui profiteront de données, d’outils technologiques, de ressources pour le renforcement des capacités ainsi que de nouveaux instruments et systèmes financiers. Nous visons à aider ces communautés à se réunir, à comprendre le statu quo, à développer une vision pour un avenir meilleur et à mener à bien des actions prioritaires. 

Collectivement, nous disposons déjà des données et du capital nécessaires pour bâtir des économies plus durables à l’avenir. Grâce au financement de donateurs avant-gardistes comme la Fondation IKEA, la Patrick J. McGovern Foundation et Schmidt Futures, nous avons hâte de commencer le développement de la plateforme Terraso dans un profond engagement avec une dizaine de régions en Afrique, en Amérique latine et en Asie.Nous partageons une vision commune pour Terraso, un bien numérique public qui répond à des objectifs environnementaux et économiques. Nous espérons proposer un logiciel utile et open source pour la deuxième partie de l’année 2021, dans le but de soutenir des dizaines, des centaines, voire des milliers de paysages à travers le monde au cours de la prochaine décennie. 

Nous avons hâte de vous faire part de nos progrès tout au long de l’année prochaine. Nous espérons interagir avec vous afin de concrétiser des actions locales et d’améliorer la vie des habitants, de cultiver les denrées alimentaires dont ils ont besoin et de protéger toute la planète. Rejoignez-nous ! 

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